Eléments clefs
- Organisme porteur : Le Pivot
- Statut: Association sans but lucratif de droit belge (asbl) Promotion Communautaire
- Financement/ Modèle économique: Dons privés, subsides publics, revenus propres
- Public: Subsides communautaires (COCOM/COCOF CEC bloqués jusqu’en 2015-2016) + Aides à l’emploi (2 ETP en ACS/ 2 ACTIRIS)
- Privé: Dons via la Fédération Froidure (abbé) ; Organisation d’un Concert annuel permettant de dégager 1 salaire à temps plein annuel (37 000 euros de bénéfices)
- Date de création: 1971
- Personnes de contact : Henri Clark/ Catherine Myslinski
- Lien web du projet: www.lepivot.be
L'idée
Depuis 1971, le PIVOT veut permettre à des personnes et des familles vivant dans des situations d’extrême pauvreté, de se rassembler pour briser le cercle vicieux de la misère. En découvrant ensemble ce qui reste de forces et de volonté « à s’en sortir », les familles et les animateurs du PIVOT développent des projets visant la promotion de chaque personne, de chaque famille et de l’ensemble du groupe, au sein de leur milieu de vie, de leur quartier. Chaque action permet de recréer un récit de vie où chacun peut trouver sa place, reprendre confiance en soi et redevenir acteur dans son quotidien. Il s’agit d’un projet de lutte consciente contre la pauvreté au sens où les personnes qui y participent réapprennent à être actifs et reconnaître leurs possibilités dans le respect, le soutien et la confiance d’autres personnes.
Le contexte local
Dans les années 70, Aucune association de développement local n’intervenait dans le quartier du Bas Etterbeek et du Bas- Ixelles. Le YFCA (Youth for Community Action) avait la volonté de créer une maison de quartier mais le projet n’a pas abouti. Le quartier de développement du projet est une zone avec des ilots précarisés et une population avec différentes difficultés socio-économiques. Au début du projet, cette zone était considérée comme une zone de non-droit. Le visage du quartier a toutefois évolué en plus de 40 ans avec les différentes vagues migratoires mais aussi avec les déménagements ou retours de familles du quartier. En parallèle, de nombreuses initiatives de développement du quartier ont émergées dans le cadre notamment des politiques publiques de la ville. Au-delà des différents indicateurs de pauvreté bruxellois, La précarité entraîne souvent un sentiment de repli et de honte qui se répercute sur une incapacité à se tourner vers les autres, se projeter dans des projets et savoir gérer et trouver un moyen de faire face à ses difficultés. Un problème majeur identifié reste aussi celui de la maitrise de la langue notamment à l’écrit. La Commission Européenne a présenté les conclusions d’une étude sur l’illettrisme en Europe, le constat est alarmant, en 2012, une personne sur cinq âgés de 15 ans et près de 75 millions d'adultes au sein de l'Union Européenne ne disposent pas des compétences de base en lecture et en écriture. En Belgique, les dernières statistiques montrent que le taux de jeunes de 15 ans ayant des difficultés en lecture était de 17,7 % en 2009. Il s’agit principalement d'analphabétisme fonctionnel ou une incapacité complète à lire et écrire, souvent liée à un manque d’apprentissage. Ainsi, même si toutes les classes sociales sont concernées, ce phénomène touche surtout les personnes provenant de familles pauvres et exclues. Il s’agit en majorité de personnes ayant mal vécu leur scolarité (changements d'école, redoublements, absentéisme) (SOURCE: Le Fonds de La Poste pour l'Alphabétisation).
Le point de départ
Le projet est né en 1971 ; Henri après ses études, démarre un stage à ATD Quart-Monde, qui vient de s’implanter en Belgique (Antenne à Molenbeek en 1970). Habitant Ixelles, il souhaite démarrer une action qu’il appelle le Pivot dans l’esprit des activités créatives réalisées par ATD. Le projet démarre dans la rue avec les enfants du quartier ; différentes activités ludiques sont organisées le mercredi après-midi et lors de fêtes ponctuelles ( installation d’une bibliothèque de rue, organisation d'animations pour la Fête des mères, le Carnaval). L'enjeu est de faire sortir les enfants de leur quotidien par le jeu et de parvenir à entrer en lien avec les familles les plus en difficulté. La complexité initiale réside dans le temps à prendre pour s’apprivoiser, faire en sorte que les gens le connaissent. Pendant 1 an et demi, travail en solo. Puis l’équipe s’agrandit avec 5 ou 6 amis étudiants animateurs bénévoles dans le projet.
Le repérage : identifier les familles en difficulté : Au début du PIVOT, Henri s’aide de chaque acteur du quartier pour parvenir à entrer en lien avec les familles difficiles : Les Facteurs (« pour ceux qui reçoivent le plus de courrier de justice « ), les éboueurs, les policiers de proximité, les prêtres, les institutrices.
La mise en lien : toucher les familles via les enfants En créant des activités pour les enfants, il est plus facile ensuite d’entrer en lien avec ces familles pour leur permettre de dire ce qu’ils ont envie de faire avec leurs enfants, pour « remettre les choses à l’endroit ». A chaque bibliothèque de rue, 2 animateurs font la lecture quand un troisième continue de tourner dans le quartier pour amener d’autres enfants. Première rencontre: un petit garçon du quartier s’exclame « vient voir maman » En entrant dans la maison, réaction agressive« qu’est-ce que vous faites chez moi ?». Le lendemain invitation à prendre le café.
La Transparence : Importance de dire qui l’on est « On roule les gens quand on ne dit pas qui on est. » Au départ, présentation comme travailleur social.
L’essence du projet : contrecarrer les circuits d'échec et lutter contre la pauvreté Tout ce qui est de l’ordre de la gestion de la pauvreté est l’inverse du projet du PIVOT. Il s’agit plutôt de lutter contre la pauvreté et tout ce qui amène à l’assistanat. De permettre d’être acteurs plutôt que demandeurs. Utiliser la force de chacun comme levier de groupe et puissance collective pour avancer individuellement. Fierté d’être ensemble contre la honte. « En luttant contre les mécanismes qui fabriquent la pauvreté et l’exclusion, le PIVOT permet aux familles d’être acteurs dans leur projet de vie. » Au départ les gens demandaient de l’argent ; nécessité d’expliquer que le PIVOT vient avec l’inverse de ce qu’ils connaissent. Il s’agit de renverser l’immobilisme latent et de faire transparaître les qualités. Par exemple : un parent dit « mon fils a été méchant, il ne travaille pas à l’école » et le PIVOT de pouvoir expliquer que pendant les activités, l’enfant a réalisé de beaux dessins et d’interroger sur ce qu’on pourrait faire pour que ça aille mieux à l’école.
Les projets prennent forme suite aux rencontres avec les familles. La première réunion avec des adultes a été un échec en termes de mobilisation : sur 17 personnes adultes invitées pour parler de leur enfants aux ateliers, seule 1 personne est venue. L’erreur a été de communiquer avec une lettre. Or bien que la majorité du public cible soit belge, beaucoup ne maitrisent pas l’écrit. A la réunion suivante, tout a été évoqué sauf les enfants, beaucoup ont raconté leur vécu : le sentiment de honte et la mauvaise réputation qui les pèsent.
Historique par différents projets réalisés
Le fil de toutes les actions est la création de projets de réussite ; chaque nouveau projet féconde un nouveau projet dans une dynamique constante de projection collective et de réalisation de soi.
1/Construction d’une plaine de jeux pour les enfants : Le Ranch Durée : 3 ans Etape 1 : A la suite d’une réunion, désir commun de créer un espace de jeux dans le quartier pour les enfants Etape 2 : Réalisation d’une enquête dans le quartier réalisée par les familles (certaines personnes ne sachant pas lire ou écrire) pour interroger les commerçants sur ce projet. Réponses négatives. Etape 3 : le projet se poursuit avec la réalisation d’une maquette et d’une présentation à la commune avec l’appui d’un ami échevin. La commune vote le budget et l’emplacement pour 2 ans. (NB. il restera 15 ans) Etape 4 : Le projet est dessiné par les familles avec l’aide technique d’un autre ami assistant social qui a crée Domisol une société de plaines de jeux en bois. Etape 5 : réalisation collaborative, les personnes du quartier sont travailleurs bénévoles. Pendant 3 ans, la participation est fluctuante mais le projet voit le jour. Beaucoup de questions dans le quartier et de réticences au projet. En résulte une grande fierté des habitants dans ce projet ; de nombreux participants ont conservé la photo de la plaine dans leur portefeuille.
2/Création du centre culturel Senghor A l’initiative d’un échevin partenaire du PIVOT, soutien dans l’idée d’un foyer culturel. Avec des gens du PIVOT, échange pour la création du centre culturel de Senghor. Le cœur du projet est de rassembler des habitants différents dans des projets culturels communs. La programmation du lieu a changé avec le temps mais l’envie d’être visible dans le quartier au niveau des activités culturelles demeure (Zinneke parade/ carnaval avec les associations)
3/Création du Forum Le Forum est un espace pour se retrouver autour d’une tasse de café et partager ses idées. Cet espace de parole a permis notamment l’émergence de différents ateliers, d’un jardin partagé et d’une école de formation continuée en français.
Atelier d’aide aux tâches courantes administratives. Né de la prise de conscience de la difficulté pour certains de lire des factures ou de remplir un bulletin de virement.
Jardin partagé Né d’une envie de bonifier un terrain identifié en friche (1ha), d’apprendre à travailler la terre et échanger sur les technique du maraîchage, de recréer un rythme de travail en commun. 3 jours par semaine, un groupe d’hommes partent le matin travailler le terrain à la main. Les travailleurs gèrent le projet avec les animateurs avec un partage des responsabilités. L’important demeure dans les échanges, une heure par jour est dédiée aux échanges et une personne est choisie pour prendre des notes.
Création d’une école d’Adultes Née de la difficulté éprouvée par certains pour prendre des notes de manière autonome et la frustration de devoir faire appel à un animateur. Ce projet est l’illustration d’une émancipation du groupe. Ainsi, au départ, Henri n’est pas favorable à la réalisation de cette école qui n’est pas le projet coeur du PIVOT. Pour autant après avoir essuyé 3 refus, les participants décident de boycotter le Forum et se réunissent de leur côté et de manière autonome dans un café. Paradoxalement, à la même période, il y avait des discussions autour de la démocratie dans le Forum. Paroles de participants « On fait finalement le contraire de ce qu’on a appris ensemble ». Etonnement et remise en question de l’équipe du PIVOT : « Ce qui se passe ici est fondamental. Si je dis bêtement non à un projet désiré et réfléchi par les habitants, je deviens un dictateur. « Une discussion s’amorce avec le Conseil d’Administration et l’équipe et la décision est prise collectivement de créer cette école. « D’accord pour créer l’école, mais vous allez la créer avec nous. »
Le Fonctionnement
Différentes activités sont collectivement réalisées au PIVOT et s’adaptent aux besoins et idées des participants.
1. Les ateliers du PIVOT des enfants : « chaque jeune y redécouvre ce que le monde porte de plus beau à travers des ateliers créatifs et des camps. » 2. Les stages parents- enfants : « Des parents se retrouvent réunis avec leurs enfants autour de projets créatifs. » 3. La classe des Adultes : « Pour (ré)-apprendre à lire, à écrire, à calculer afin de pouvoir se débrouiller dans le monde quotidien ». Le point de départ est la rencontre avec les familles pour pouvoir créer une histoire avec eux et développer un lien avec les autres participants pour qu’ils se sentent à l’aise et en confiance ; ils doivent oser dire qu’ils ne savent pas bien lire et écrire. De nombreux cours existent à Bruxelles pour l’apprentissage du français mais ils sont souvent destinés aux étrangers. Dire que l’on a besoin de cours pour un natif belge c’est devoir accepter sa condition et dépasser les échecs passés de l’école et le sentiment de honte souvent vécu. La plupart des personnes ont entre 45 et 50 ans, 2 personnes ont entre 26 et 30 ans. 4. Le travail familial : « avec un animateur, des familles remettent en œuvre des moyens pour réaliser leur projet familial » 5. Le journal « Debout » et Les Livres d’Expression de Vie » : réalisés par les familles et les animateurs, chacun peut y exprimer ses expériences de réussite et de remise debout. Le journal est essentiel, il crée un déblocage auprès des participants ; l’écriture et le choix des photos se fait par les gens avec le suivi d’un comité de rédaction, les interviews sont réalisées avec une animatrice. Ce journal permet un lien vers l’extérieur et matérialise le cheminement individuel et de groupe. 6. Le soutien aux projets éducatifs : pour soutenir les efforts des parents dans l’éducation de leurs enfants, en travaillant en collaboration avec les écoles, les institutions pédagogiques, les Tribunaux de la Jeunesse, les Services d’Aide à la jeunesse, etc. 7. Le travail social et juridique : Pour rendre possible l’accès des familles à la justice et à toutes les institutions sociales, le Pivot se présente comme une plateforme « relais ». 8. L’insertion dans les quartiers de vie et la citoyenneté :
- Au sein du Foyer culturel d’Etterbeek et des fêtes de quartier (Ducasse, Carnaval)
- Participation au Rapport Général de Lutte contre la pauvreté
- Diffusion du Film sur l’alphabétisation réalisé par la Classe des Adultes
La participation et gouvernance
Cible Le PIVOT vise à faire venir les familles les plus pauvres ou celles qui sont juste au-dessus. Etablie dans un quartier multiethnique, l’association attire une diversité de profils (âge, parcours personnel) ; les personnes qui se rendent au PIVOT sont majoritairement d’origine belge et souvent implantées depuis des années dans le quartier.
Arrivée au PIVOT Le processus d’entrée au Pivot se réalise souvent via des familles déjà actives dans l’association. La relation de confiance se crée au cas par cas : les personnes sont d’abord assez méfiantes mais l’environnement développé au sein du PIVOT et les activités permettent aux personnes de trouver leur place. Pour les nouvelles familles, il faut permettre le trajet et donner du temps pour retracer l’histoire qu’elles ont déjà eu. Le PIVOT s’inscrit dans un projet de long terme : « il faut prendre le temps que la personnes nous impose, mais avec l’héritage de l’expérience du PIVOT, ce processus d’apprentissage mutuel est plus rapide ». L’entrée de nouveaux animateurs est aussi essentielle. Il s’agit de faire le relais et comprendre l’organisation et les personnalités en présence. Face à des publics en perte de repères, il faut savoir être clair et bien se positionner.
Participation Certaines personnes sont au PIVOT depuis plus de 30 ans, elles sont passées par tous les stades et créations de projets. La permanence des familles demeure fluctuante, de nombreuses familles sont parties vers d’autres communes bruxelloises (parfois comme forme de fuite aux problèmes récurrents) d’autres sont revenues. Le PIVOT tente de garder le lien mais complexe du fait du caractère instable de nombreuses situations.
Apport pour la communauté
Projet global et intégré de lutte active contre la pauvreté :
- processus de remise sur pied et de valorisation individuelle et par le collectif: passage d’une position de bénéficiaire à acteur,
- changement de réputation: les gens sont investis dans l’espace et dans le quartier, ils apportent une plus-value à leur espace de vie et donnent une autre image moins stigmatisante (par exemple : création de la mosaïque d’accueil du PIVOT).
- Partage de connaissances et entraide mutuelle
- Développement des ressources créatives
Facteurs clefs de succès
- Réaliser et entretenir les alliances pour la réussite du projet : le PIVOT a grandi dans le souci d’une émancipation tant individuelle que collective. Il s’agit de garder les liens entre les gens, de permettre aux « plus forts » de ne pas « écraser les plus faibles »: fierté des liens crées et fierté d’être ensemble contre la honte. La réussite passe aussi par l’appui de personnalités « pivots » à la commune et dans les institutions locales.
- Se focaliser sur ses buts prioritaires : faire chacun son projet et collaborer ensuite sur des actions communes –ateliers, cortèges communs lors de fêtes de quartier (le PIVOT avait été contacté pour le développement d’une maison médicale) ; il faut avancer progressivement et ne pas trop s’éparpiller car le travail avec les gens implique un engagement sur la durée. Idée de l’éprouvette : expérimenter la réussite par des petits projets dans une pièce pour retrouver des forces ensemble et pouvoir avoir un dialogue avec l’extérieur
- Développer les potentialités et convaincre sur la possibilité d’être acteur: l’équipe décide des projets avec les gens : « nous sommes garants de la réussite des gens ».
- changement au niveau de la famille et du voisinage : changer les représentations : « il ne savait pas calculer et il est devenu professeur de calcul dans les ateliers »
- changement du rapport à l’école : apprendre aux gens à s’investir dans l’école de leurs propres enfants, écouter.
Challenges
- Difficulté d’amener de la régularité : besoin d’eux pour faire les projets ; cela prend du temps, il faut entretenir la motivation des participants, il faut accepter les phases moins actives et garder le cap
- Dépasser les circuits d’échec depuis l’école : personnes qui ont une mauvaise réputation dans le quartier mais qui sont capables de faire des choses magnifiques (i.e. La mosaïque)
- Amener un engagement dans la durée du personnel: les personnes du PIVOT sont payées au niveau bas, le projet demande un engagement et une adhésion forte.
- Permettre la pérennité et transmission du projet : Henri, à l’initiative du PIVOT prend sa retraite cette année, il faut trouver quelqu’un qui prenne la responsabilité de tout le projet.
Alternatives et propositions
- Le PIVOT participe au Collectif des associations sur la lutte contre la pauvreté. Il a contribué au Rapport fédéral de 1994.
D’années en années, le lien se renforce avec d’autres associations au niveau fédéral qui travaillent sur la même thématique, notamment avec le Mouvement Luttes Solidarité Travail (LST). Un dénominateur commun et qui dépasse les frontières est la recherche de dignité.
- Dans le cadre des Objectifs Millénaires du Développement, le PIVOT travaille avec une déléguée de Namur de LST qui se rendra à l’ONU à New-York pour expliquer le vécu des personnes en situation de pauvreté et le travail réalisé avec les différents partenaires. ATD Quart-Monde travaille à la coordination et récolte de données.
- Des recherches et partages de connaissances sont réalisés avec 7 CEC belges en milieu de pauvreté. (centre d’expression et de solidarité)
- Un film sur l’alphabétisation réalisé par la Classe des Adultes du PIVOT est régulièrement projeté pour différents publics : politiciens/ maisons médicales/ administration communale
- Travail actuel sur la mise en place des droits : Comment appliquer les droits ? Certains se concrétisent et d’autres non. Problème de la conditionnalité des droits.
Sources et liens
www.lepivot.be "Nous avons osé : des familles se réunissant autour du Pivot prennent la parole au Parlement Francophone Bruxellois à propos de leur expérience de lutte contre la pauvreté (Novembre 2011) Séminaire final sur l'évaluation des Objectifs Millénaires du Développement : Apport de la Délégation belge coordonnée par ATD Quart-Monde