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2ème Forum International du Bien-Vivre – Grenoble 29/6 au 1/7/2022
Compte rendu et suites de l’Atelier animé par le Conseil des alliances du Réseau TOGETHER
« Vers un contrat social de coresponsabilité pour le bien-être de tous »
(1er juillet de 13h30à 15h00)

1- Introduction

Contexte

L’atelier partait de deux idées centrales :

  1. Le bien-être de tous, générations futures incluses (donc préservant les ressources de la planète) est l’objectif ultime vers lequel l’humanité doit tendre. Dit en d’autres termes, il s’agit de parvenir à une sobriété assurant le bien-être de tous dans les limites de ce que la planète peut supporter (objectif reconnu et mis en avant par le GIEC).
  2. Cet objectif n’est atteignable que par des démarches collectives, notamment une réflexion partagée sur les différentes dimensions matérielles et immatérielles du bien-être individuel et collectif (ce qui compte) et la promotion de la coresponsabilité et d’actions communes à toutes les échelles de la société, à commencer par le niveau local.

Partant de ces deux idées l’atelier s’inscrivait dans la suite de plusieurs activités lancées par TOGETHER, Réseau International des Territoires de Coresponsabilité, notamment la démarche SPIRAL de définition du bien-être de tous à partir de la parole des citoyens et, depuis 2020 :

  • le projet « Ensemble apprenons à faire les bons choix » ;
  • la création en 2021 d’un Conseil des Alliances regroupant acteurs de terrain, chercheurs et responsables politiques pour promouvoir la coresponsabilité globale ;
  • la rédaction par ce même Conseil des Alliances d’un Manifeste et Appel pour la Coresponsabilité envoyé au Secrétaire des Nations Unies le 20 mars 2022, avec l’idée d’un Contrat Social de Coresponsabilité pour le bien-être de tous, déclinable à différentes échelles territoriales.

Objectif de l’atelier

Partant de ces idées, L’objectif de l’atelier était d’approfondir deux questions majeures pour un tel contrat social :

  1. comment construire la coresponsabilité pour le bien-être de tous entre habitants d’un même territoire par des démarches collectives permettant l’autonomie des communautés locales ;
  2. Comment mettre fin aux comportements individuels destructeurs de la planète, souvent addictifs (à la consommation, l’argent, la possession ou le pouvoir)

La première question a fait l’objet d’un débat on line en portugais.

Le deuxième a été débattu en français en présentiel à Grenoble.

Ci-suivent les principales conclusions des deux débats.

2- Groupe on line : Comment développer la coresponsabilité et l’autonomie collective au niveau local

Plusieurs thèmes clés ont été abordés dans ce débat, notamment :

  • Le besoin de repenser radicalement les formes éducatives pour promouvoir les approches collectives et de coresponsabilité. L’exemple du réseau des communautés d’apprentissage au Portugal et dans le monde a été donné (voir annexe 3).
  • L’autonomie locale comme objectif. Concernant l’autonomie alimentaire l’exemple de Refood de réutilisation des aliments a été présenté.
  • Revoir la conception de la “terre”, non seulement en tant que bien commun, mais aussi comme ensemble de connexions culturelles (voir l’exemple des populations indigènes du Brésil).
  • Repenser la solidarité à un niveau plus large (solidarité universelle), notamment face à des situations de violations sévères quant à l'accès aux biens de première nécessité, comme l’eau et l’alimentation.

3- Groupe en présentiel : Comment mettre fin aux comportements destructeurs de la planète

Face à la destruction des conditions de vie sur terre du fait de la surconsommation massive d’une grande partie de l’humanité et à laquelle aspire celle qui n’y a pas accès, un tournant culturel profond est urgemment nécessaire. Il s’agit de changer le discours en inversant ce que sont les réussites et les échecs : Les soi-disant réussites individuelles par accumulation personnelle de biens ou de pouvoirs sont des échecs dangereux pour la planète, d’autant plus que cela génère des addictions qui conduisent à vouloir toujours plus, tels des trous d’accumulation infinie, sur fond d’inégalités sociales monstrueuses (voir les rapports annuels d’OXFAM). Les vraies réussites sont du côté des démarches collectives visant le bien-être de tous par la solidarité et l’autonomie partagée, à commencer par le niveau local. En d’autres termes il s’agit de déconstruire/ déprogrammer la pensée dominante pour la reprogrammer intégralement, notamment par :

  • La création d’autres récits (voir par exemple le communiqué en annexe, élaboré dans la suite de l’atelier, à diffuser largement) ;
  • Le mise en avant du goût et du plaisir du collectif ;
  • L’incitation aux municipalités et autres institutions publiques à accueillir les approches collectives et de constitution de biens communs et non plus les combattre ;
  • L’établissement d’une stratégie de réduction des impacts partageables par tous, indispensable pour faire face aux nécessités, notamment de réduction des émissions de GES (voir la proposition concrète présentée en annexe 2).

4- Conclusions et suites à donner

Le 2ème Forum international du Bien-Vivre a, semble-t-il, marqué une étape importante pour beaucoup de citoyens et d’organisations. Concernant le réseau TOGETHER et son Conseil des Alliances, l’atelier réalisé à l’occasion de ce Forum a permis d’identifier/confirmer trois orientations à développer à l’avenir :

  1. Promouvoir des processus d’apprentissage de l’action collective solidaire pour le bien-être de tous, notamment au niveau local : apprentissage dans chaque territoire et également entre territoires par les échanges en réseau. Un rapprochement avec le réseau des communautés d’apprentissage sera évidemment souhaitable. Par ailleurs l’établissement d’un référentiel en termes de stratégie de réduction des émissions de GES permettra de disposer d’un cadre commun sur les objectifs à atteindre et le rôle des pouvoirs publics pour y parvenir, notamment en termes de définition des objectifs et de fiscalité incitative(Voir Annexe 2). L’apprentissage concerne également le dialogue avec les entreprises et autres acteurs publics ou privés dans des accords de coresponsabilité (voir le manifeste et appel).
  2. Contribuer à inverser le discours ambiant sur les réussites et les échecs, les vraies réussites venant du côté de l’apprentissage de l’action collective et solidaire. Ceci peut se faire notamment en diffusant le communiqué présenté en annexe 1, déclinable de différentes manières.
  3. Jeter les bases d’une solidarité universelle pour permettre aux communautés locales qui n’ont pas les moyens minimum nécessaires pour assurer leur bien-être, notamment dans les pays du sud, de se faire connaître et obtenir des appuis solidaires afin de pouvoir réaliser les projets collectifs dont ils ont besoin.

Les trois orientations sont trois volets interliés de la coresponsabilité globale pour le bien-être de tous : L’apprentissage de l’action collective permet de mieux comprendre les besoins réels et les bonnes méthodes, le changement de discours contribuera à des prises de conscience et l’élargissement du nombre de personnes rejoignant la solidarité. Dans l’immédiat, un webinar est proposé le 30 juillet à 15h30 à 18h30 heure française pour jeter les bases de la solidarité universelle, à partir des acquis déjà existants (voir annexe 4). Toute personne intéressée à participer à ce webinar est invitée à se faire connaître en envoyant un email à together à wikispiral.org et en indiquant quelles langues elle est en mesure de comprendre entre le portugais, le français et l’anglais.

Annexe 1 : Proposition de communiqué pour diffusion large (Cliquez ici)

Annexe 2 : Première ébauche d’une proposition de stratégie pour une réduction rapide des émissions de CO2 (Cliquez ici)

Annexe 3 : Ecoles et communautés d’apprentissage (Cliquez ici)

Annexe 4 : Webinar du 30 juillet sur la solidarité universelle (Cliquez ici)


Dernière modification de la page : Vendredi 09 septembre 2022 14:19:59 UTC