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Co-responsibility in Inter-local solidarity-(jumelages entre Territoires de Coresponsabilité)

Inventary/Inventaire

L'implication des émigrés dans les jumelages entre territoires

1- Migrations & Développement (Association franco-marocaine) Migrations & Développement) est une association franco-marocaine de droit français, créée en 1986 par des migrants pour mener des actions de développement dans les villages de leur région d’origine, l’Atlas et l’Anti Atlas marocains, frappée par une sécheresse sévère depuis le milieu des années 70. Progressivement, un programme de développement rural intégré a été élaboré en participation avec les populations locales, les migrants ; celui-ci a été soutenu par des chercheurs, des bailleurs de fonds du Nord et les autorités locales et nationales marocaines.

En 2000, au terme d’une large consultation régionale, des actions de soutien aux activités économiques sont entreprises : aide aux agriculteurs (producteurs de safran, d’huile d’olive, d’argane…) et aide à un programme de tourisme rural solidaire, basé sur l’investissement de migrants dans des auberges rurales, construites dans leur village d’origine.

L’action de M&D est basée sur trois principes : 1. participation des populations aux décisions et au financement des projets ; 2. solidarités villageoises ; 3. partenariat avec les autorités locales. La formation des acteurs (élus, cadres des associations villageoises, des administrations locales, coopérateurs) est un axe majeur des interventions de l’ONG, et dans ce cadre l’ONG a lancée Le projet ECOPTER (École Opérationnelle des Produits de Terroir), en coopération avec l’Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier, vise à valoriser et commercialiser des produits du terroir, en France et au Maroc. Cette formation touche des jeunes français issus de la migration et des jeunes marocains issus des villages. L’implication des migrants dans le développement est un enjeu fondamental de l’association, c’est dans ce cadre que le projet « Enracinement sans Déracinement » s’inscrit depuis juin 2010 dans une démarche globale de renforcement des capacités des associations issues de la migration, à la fois en France et au Maroc, en partenariat avec le Ministère chargé des marocains résidents à l’étranger.

Les projets en cours portent sur les actions suivantes : • Valorisation des plantes aromatiques et Promotion de l’implication des femmes rurales dans le développement économique local • Installation d’un éclairage public dans le village d’Imnach (Commune Rurale Tinzert) (commune impliqué au réseau TOGETHER) • Accompagnement des producteurs du safran dans l’amélioration qualitative de leur production • Appui aux investissements productifs / solidaires des migrants sur les communes rurales du sud Maroc • Renforcement des capacités des associations des marocains résidant dans le sud de la France (PACA, Languedoc Roussillon, Rhône Alpes, Aquitaine et Midi Pyrénées) • Partenariat avec l’ACIM au bénéfice des porteurs de projets au Maroc et des investisseurs issus de la diaspora marocaine

Le blog de la capitalisation de M&D sur le rôle des migrants dans le développement de leur territoire est lancé. L’intérêt de ce blog durant la phase de collecte de données est que tous contribuent à son alimentation, mais aussi que vous réagissiez, commentiez les documents, photos, histoires … postés par d’autres.

Les PILS (Partenariats Inter-Locaux Solidaires)

1 Défintion : des PLS aux PILS

Le terme Partenariat inter-local et solidaire (PILS) fait implicitement référence aux Partenariats locaux et solidaires producteurs-consommateurs (PLSPC). C’est donc par rapport à ces derniers que les PILS sont définis en première instance. Le terme PLSPC a été forgé par les acteurs de différents mouvements de vente directe contractualisée, dont les AMAP, Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne, en France, les CSA, Community Supported Agriculture dans les pays anglo-saxons, ou encore les Teikei au Japon, afin de rendre compte des 4 principes qui constituent leur socle éthique commun :

  • Partenariat : ce partenariat se manifeste par un engagement mutuel de fourniture (par les producteurs) et d'écoulement (par les consommateurs) des aliments produits à chaque campagne agricole.
  • Local : il s’agit ici de promouvoir les échanges de proximité. Les PLSPC s’inscrivent dans une démarche active de relocalisation de l’économie.
  • Solidaire : le partenariat est basé sur une solidarité entre les acteurs qui se manifeste par:
    • Le partage des risques et des avantages d'une production saine, adaptée au rythme des saisons et respectueuse de l'environnement, du patrimoine naturel et culturel et de la santé.
    • Une rémunération juste et équitable payée à l'avance et suffisante pour assurer une vie digne des paysans et de leurs familles.
  • Le binôme Producteur/Consommateur: c’est une relation directe basée sur les rapports humains et la confiance, sans intermédiaire, sans hiérarchie, sans relation de subordination.

C’est l’addition sans exception et l’application sur le terrain de ces 4 fondamentaux qui font le socle commun des membres de URGENCI sur lequel se développent des valeurs plus générales. » (Extrait du site d’Urgenci, www.urgenci.net)

PILS (Partenariat inter local et solidaire) sert à désigner tout un foisonnement d’initiatives qui se vivent comme un prolongement de l’action militante, son extension à des produits indisponibles localement, en faisant le pari que la proximité entre producteurs et consommateurs peut être maintenue malgré la distance. Les PILS se revendiquent donc de l’éthique des PLS, et sont souvent portés par les mêmes acteurs.

Dès lors, une question essentielle émerge : les PLS sont souvent présentés comme du « commerce équitable local ». A partir du moment où l’on parle de Partenariat inter-local et solidaire, ne parle-t-on pas tout simplement de « commerce équitable » ? La réponse est : pas tout à fait. Pour deux raisons principales.

  1. D’abord, les acteurs eux-mêmes cherchent à se distinguer du commerce équitable tel qu’ils le perçoivent : une initiative intéressante à ses origines, mais récupérée par quelques enseignes depuis son entrée dans les rayons des grandes surfaces, et qui force trop souvent à la massification de certaines cultures, comme la quinoa par exemple, à des fins d’exportation pour répondre à la demande.
  2. La deuxième raison pour créer une catégorie PILS distincte du reste du commerce équitable, c’est la dimension de vente directe contractualisée. Il s’agit bien, à travers le terme PILS, de désigner les initiatives qui cherchent à s’affranchir des intermédiaires, et à construire une relation directe avec par exemple des visites espacées mais régulières –annuelles- malgré la distance.

Pour illustrer cette différence, restons concrets : il arrive que les consommateurs choisissent de formaliser leur groupe en « coopérative de consommateurs ». Il nous semble qu’à partir du moment où cette coopérative se voit déléguer un certain nombre de tâches telles que la fixation du prix, le maintien de la relation avec les producteurs, on bascule dans un régime différent, celui de la distribution, petite ou grande. On se situe dès lors dans le champ du commerce équitable. D’ailleurs, les acteurs des PILS, comme les PLS à ce jour, ne jugent pas nécessaires de se doter d’un label, alors qu’il existe un label commerce équitable. Pourquoi ? Tout simplement parce que la relation producteurs-consommateurs, très forte dans les PILS comme dans les PLS, porte garantie.

2 Les initiatives directement inspirées des partenariats locaux et solidaires du type AMAP

2.1 Le Réseau floréal en Midi-Pyrénées Ce réseau est né à peu près en même temps que les AMAP dans le Sud-Ouest de la France. Il s’agit d’un partenariat de vente directe, formalisé depuis 2008 par une charte, entre des producteurs d’Andalousie, d’une part, et des groupes de « mangeurs » (comme ils se définissent eux-mêmes) de la région de Toulouse.

Il y a quatre points communs principaux avec les Partenariats locaux et solidaires, en particulier avec les AMAP.

  1. Le premier, c’est la charte : celle des AMAP a servi de modèle à la charte du réseau Floréal adopté en 2008. Les principes du partage des risques, de respect des saisons, de la biodiversité, entre autres, figurent indistinctement dans les deux chartes.
  2. Le deuxième, c’est que le socle de l’engagement est la confiance dont les consommateurs investissent Floréal, qui est un des producteurs du groupe andalou, mais aussi le pivot de l'organisation : c'est lui qui achète la production de ses collègues pour la revendre aux membres du réseau, faute d'organisation commune des producteurs.
  3. Le troisième point commun : les producteurs correspondent à l'agriculture écologique et artisanale qui est celle des AMAP.
  4. L quatrième point qui rapproche le réseau des AMAP, c'est que le réseau fait son possible pour favoriser l'interconnaissance directe entre les producteurs et les consommateurs : voyages des toulousains en Andalousie, réception chaque année de quelques uns des producteurs par les groupes toulousains, sur 3 ou 4 jours. Il peut arriver également que les consommateurs fassent un crédit gratuit à l'un ou l'autre des producteurs, sur de petites sommes correspondant à des investissements que doivent faire les producteurs, ce crédit étant remboursé au cours de la saison suivante, en produits. Il y a là une prise de risque importante de la part des « mangeurs ».

Au-delà de cette proximité pour ce qui est des principes, il faut noter que le fonctionnement de ce réseau est quand même très différent des AMAP, ne serait-ce qu’à cause de la distance : il n'y a pas d'engagement des consommateurs à commander, ni en fréquence ni en quantité. On compte 5 ou 6 livraisons par saison. A chaque fois, le volume de la commande est à l’absolue discrétion du mangeur. Il n’y a pas non plus de prépaiement : le règlement se fait après réception.

Il est probable que le réseau Floréal serait né sans les AMAP. Mais les AMAP lui ont permis de trouver plus facilement une identité, et elles lui ont permis de grossir très vite parce qu'elles ont servi de "vivier" d'adhérents, de structure aussi parce que la réception et le partage des produits livrés sont organisés en sous-groupes qui correspondent en général plus ou moins à des AMAP. Ces sous-groupes se connaissaient donc déjà, l'info a pu circuler beaucoup plus vite et les habitudes d'auto-organisation étaient déjà prises.

2.2 Le réseau d’Aliméa L’exemple du réseau Floréal montre donc parfaitement la logique qui pousse de nombreux acteurs des Partenariats locaux et solidaires à étendre leur action militante (car il s’agit souvent de revendiquer sa consommation quotidienne comme un acte citoyen). Ils sont à la recherche de produits qui ne peuvent être cultivés localement.

La même logique est à l’œuvre dans le partenariat qui, en France, lie depuis février octobre 2009 plusieurs AMAP du Maine-et-Loire et d’autres régions à la coopérative de production d’agrumes corse Aliméa.

Il faut noter que l’initiative est venue du côté des producteurs du continent, qui souhaitaient à la fois enrichir l’offre de produits présents dans le panier et venir en aide à une coopérative en difficulté. Ils ont donc travaillé sur la possibilité d’un partenariat lors d’une visite sur place à laquelle participèrent des paysans et des consommateurs de différentes régions. Cette visite a abouti à la mise en place de livraisons régulières à destination des groupes, selon un système de commandes en vente directe, le prix payé par le consommateur incluant des frais de logistique destinés à défrayer le transporteur privé. Cette caractéristique fait d’ailleurs glisser cette initiative vers le modèle des GAS, qui ont de plus en plus recours à un « animateur logistique », souvent un seul pour plusieurs GAS réunis dans un District d’économie solidaire.

3- Les initiatives du type Groupe d’achat solidaire (GAS)

Certains mouvements de l’alimentation locale sont intimement liés depuis leurs origines à des achats longue distance.

3.1 Les GAS italiens

Ainsi, en Italie, les GAS, Gruppi di acquisto solidale, groupes d’achat solidaire, sont engagés collectivement auprès de plusieurs producteurs, locaux ou non, et sont tenus par un contrat écrit ou oral d’honorer un certain volume de commandes à l’année. Les GAS reposent donc eux aussi sur un système de commandes : les consommateurs achètent du crédit, un seuil minimal étant fixé. Puis ils passent commande d’une fois à l’autre.

Le rythme des commandes est souvent d’une semaine à l’autre, mais il peut être parfois mensuel, ou encore avec un délai de 3 à 6 mois d’anticipation pour les produits du commerce équitable comme le café. La différence principale avec, par exemple, les AMAP françaises, est que tous les produits, sans distinction, font l’objet de commandes de groupes. Il n’y pas de contrats individuels ni de séparation entre producteurs locaux et non-locaux. Par exemple, pour le GAS de Calci, dans le nord de l’Italie :

  • légumes, pain, poisson (en saison : huile d’olive, miel, conserves, fruits) : chaque semaine.
  • céréales, produits laitiers, pâtes, pommes (en saison), confiseries et gâteaux : tous les 15 jours.
  • agrumes (en saison) seitan (glutène), tofu, viandes, vin, savons, produits cosmétiques, produits de santé : tous les mois.
  • produits du commerce équitable, parmesan, couches, serviettes hygiéniques : tous les deux mois.
  • riz, semoule de maïs, pignons : tous les 4 mois.
  • chaussures, café, châtaignes : tous les 6 mois.

3.2 Le cas du Cerle alimentaire de Herttoniemi, à Helsinki en Finlande Un cas, observé en Finlande, est emblématique d’un certain nombre d’initiatives qui font le chemin inverse, du PILS au PLS.

La dénomination qui s’est développée en Finlande pour parler d’une activité semblable aux PLS est le terme lähiruokapiirit, cercles alimentaires locaux, sans référence particulière au soutien à une forme particulière d’agriculture, ni même systématiquement à une agriculture locale, puisque le terme ruokapiiri, cercle alimentaire, semble même être plus souvent utilisé. Il n’y a donc ni référence à une agriculture paysanne comme en France, ni à la notion de solidarité avec les producteurs comme en Italie (Gruppo di acquisto solidale), ni même au simple soutien exprimé de manière assez neutre par Community –supported agriculture (aux Etats-Unis) ou Agriculture soutenue par la communauté (au Québec). D’ailleurs, lorsqu’Olli, 38 ans, initiateur et leader d’un groupe devenu depuis coopérative, nous raconte l’histoire de son cercle alimentaire, il souligne que « tout a commencé il y a deux ans avec la recherche de café de bonne qualité venu d’Italie ». La dimension locale n’était pas centrale à l’origine. « Puis l’idée s’est développée que pour avoir une alimentation de bonne qualité il fallait aussi remettre en cause le système actuel, dominé par les intermédiaires, et donner l’argent directement aux producteurs. A partir de là s’est renforcée notre volonté de trouver des producteurs à qui acheter en direct et d’appuyer l’alimentation locale ».

En 2011, Olli et son cercle alimentaire, qui comptait déjà plus de 200 membres, ont choisi de se constituer en coopérative, un statut particulièrement flexible en Finlande. C’est donc désormais la coopérative, gérée jusqu’à présent sur une base bénévole qui passe les commandes et effectue les paiements collectifs auprès des producteurs.

Il faut noter que d’un achat groupé sur le café, le groupe a cheminé jusqu’à l’agriculture urbaine dans leur propre ville : les membres de la coopérative de consommateurs Herttoniemen ruokapiiri ont choisi d’aller encore plus loin dans leur engagement collectif en achetant des jardins en ville sur lesquels ils cultivent pour eux-mêmes et accueillent et des stagiaires venus se former au jardinage.

4- La question du transport des produits

Recours à des transports doux: l'exemple des péniches à Paris, il y a une livraison annuelle de produits de longue conservation (savons, détergents, huiles, fromages…) réalisée par une péniche. La commande est passée par un collectif d’AMAP, coordonné de manière bénévole, et la livraison est elle aussi assurée par les groupes d’achat eux-mêmes. La structure des AMAP est donc très utile, car elle fournit des coordinateurs : une personne-référente pour le projet est choisie au sein de chaque groupe, avec la charge de faire remonter les commandes auprès d’un coordinateur central, lui aussi bénévole issu du mouvement des AMAP. Le règlement des commandes se fait par avance. L’expérience de la péniche peut inspirer d’autres groupes dans des centres urbains permettant la navigation (fluviale ou maritime). La fréquence espacée des livraisons (tous les ans) permet des commandes très volumineuses de la part de chaque ménage : par exemple 15 litres d’huile, 20 litres de produits nettoyants écologiques, plusieurs savons.

Le tourisme solidaire

1- LE SITE TOURISME ATLAS (un projet de promotion de tourisme solidaire) Tourisme Atlas est un site d’information et de promotion sur le Pays du safran, de l’argan et de la rose (histoire, culture, sites à visiter) créé par Migrations & Développement. Il propose : Un réseau de 21 auberges rurales créées par des migrants dans leur village d’origine et des chambres d’hôtes chez l’habitant. Maroc Inédit gère les réservations. Des excursions, randonnées, circuits de découverte à pied ou en vélo mais également en voiture organisées par le réceptif local Maroc Inédit dans les trois pays/zone ; pays de Safran, payse de la rose et pays de l’Argan. Le programme Tourisme Rural est le résultat d’un partenariat entre l’Agence Française de Développement, l’Agence de Développement Social (agence marocaine) et Migrations § Développement. Son objectif est de favoriser le développement économique des territoires à travers la pluriactivité : tourisme, agriculture et pastoralisme, valorisation des produits du terroir et de l’artisanat. http://www.tourisme-atlas.com/spip.php?page=tourisme-atlas&id_article=300

2- Le Réseau Marocain d'Écotourisme Solidaire (RMES) Le Réseau Marocain d'Écotourisme Solidaire (RMES) est crée par un ensemble de gîteurs, aubergistes, guides, organisateurs de voyage, responsables associatifs, vivant et travaillant au Maroc, engagés dans une démarche d’écotourisme solidaire.

Le réseau propose un accompagnement pour la découverte du Maroc et ses cultures, a travers ses habitants. Séjour chez l'habitant, randonnée, découverte à pied ou en vélo, initiation ou stage pour découvrir un savoir-faire (tissage, poterie, fabrication du pain, cuisine du terroir….), festivals, séjour scolaire ou chantier de solidarité.

Objectifs du réseau : - Meilleure visibilité pour l’Ecotourisme Solidaire au Maroc - Promotion des activités des membres tant vers le public international que vers le public marocain - Solidarité et échange d’informations et de compétences entre les membres - Formation et renforcement de capacités - Force de proposition au niveau institutionnel pour contribuer au développement de ce type de tourisme.

Reference models/modèles de référence

1- Deux territoires de coresponsabilité A et B assez éloignés l’un de l’autre décident de se jumeler (décision prise par les deux plateformes multiacteurs en accord avec les autorités locales, voire comme approfondissement d’un jumelage déjà existant). La présence dans un territoire d'émigrés d'origine de l'autre territoire joue un rôle déterminant dans cette décision et dans le déroulement du processus.

2- Sur la base de ce jumelage un certain nombre de Partenariats Inter-locaux solidaires se mettent en place, entre diverses identités (écoles, entreprises, etc.) ainsi que des parrainages (d’enfants ou autres), permettant de renforcer le lien entre les deux territoires et de développer des synergies.

3- Dans chacun des deux territoires existent des partenariats locaux et solidaires entre producteurs et consommateurs développés dans le secteur alimentaire (type AMAP, CSA, etc.) voire dans d’autres secteurs.

4- Les consommateurs du territoire A souhaitent avoir accès à des produits du territoire B qui ne sont pas disponibles sur le territoire A et qui leur sont essentiels. Ces produits existent en surplus dans le territoire B (surplus dans le sens où leur production dépasse les besoins des populations locales). Ils décident alors, avec l’appui des deux plateformes multiacteurs, d’établir un Partenariat Inter-Local Solidaire entre Producteurs du territoire B et Consommateurs du territoire A.

5- Les principes de ce PILS-PC sont les mêmes que ceux des partenariats locaux et solidaires (voire notre introduction). Le concept « d’inter-local » cherche à retranscrire cette idée du prolongement du local comme relation de proximité au-delà du local en s’affranchissant virtuellement, autant que possible, de la contrainte de la distance. Ceci grâce à une relation de territoire à territoire (par exemple dans un jumelage) suffisamment développée pour qu’elle se traduise par des liens sociaux presque aussi forts que s’il s’agissait du même territoire ou de territoires voisins.

6- Le PILS-PC (Partenariat Inter-Local Solidaire – entre Producteurs et Consommateurs) est un type de PILS parmi d’autres. D’autres PILS, complémentaires, peuvent être mis en place entre les territoires A et B: par exemple deux territoires jumelés peuvent développer des formes de jumelage/partenariat entre écoles, entreprises, de parrainage des enfants, ou encore de groupes de jeunes à distance à travers la Toile. L’avantage de cette diversification des PILS est qu’il y a des effets de synergies dans la construction de liens entre les deux territoires. En d’autres termes un PILS ne peut véritablement se construire et se consolider dans le temps isolément. Par exemple les visites sur place pourront se développer et se maintenir s’il y a diversité des liens entre les habitants des deux territoires.

7- Une différence majeure existe entre les PILS et les PLS, en particulier sur la question du contrat solidaire : contrairement aux partenariats locaux PLS-PC (type AMAP/CSA/ASAT) il n’y a pas, dans l’immense majorité des cas, dans les PILS-PC de contrat individuel entre le ou les producteurs et les consommateurs. Il ne peut en effet y avoir un contact individuel régulier, base du contrat. En revanche un contrat d’engagement collectif fait tout son sens, les consommateurs et les producteurs s’engageant sur un volume global par distribution, défini de manière concertée en fonction des besoins des deux côtés (consommation et écoulement de la production).

8- Une autre différence importante, et liée, est celle de la logistique de transport. Contrairement aux PLS, où la livraison est souvent assurée par les producteurs locaux de manière individuelle, il faut dans le cas des PILS assurer un volume optimal de transport (en remplissant totalement un camion par exemple). Le contrat d’engagement collectif implique que tant les producteurs que les consommateurs se coordonnent sur leurs territoires respectifs pour assurer le volume (producteurs) et se le partager (consommateurs).

9- Le respect de principes communs par les PILS et les PLS, tels que la sécurité et la souveraineté alimentaires, implique que la priorité doit être donnée chaque fois que c’est possible aux PLS sur les PILS. Finalement, pour respecter la démarche solidaire du modèle, un PILS-PC fait sens dans deux cas de figure principaux :

  • lorsque, du côté du territoire des consommateurs, il s’agit d’un produit essentiel qui ne peut pas être produit sur place ; simultanément, il faut, du côté du territoire des producteurs, qu’il s’agisse d’un produit qu’ils doivent commercialiser pour leur propre survie, dont la vente en PILS ne déséquilibre pas le régime alimentaire des populations locales, et qui vienne en complément de PLS;
  • lorsqu’il s’agit d’un produit déjà existant car lié à une culture pérenne (fruits, huile d’olive) et qui est produit en surplus par rapport aux besoins locaux. Il faut donc prévoir d’aider le cas échéant les producteurs et consommateurs locaux à construire leur propre PLS avant de se lancer dans un PILS. Ceci rejoint la question de la diversité des liens à développer entre les deux territoires concernés.

10- Les PILS impliquent la réciprocité entre territoires. Ainsi, les consommateurs ne sont pas toujours du même côté : il peut y avoir un PILS-PC entre deux territoires A et B où les producteurs sont dans A et les consommateurs dans B et un autre PILS-PC où la configuration est contraire. Cela peut présenter aussi un côté pratique : s’il y a un camion qui fait la navette entre les eux, il ne revient pas à vide.

10- Des voyages/visites se réalisent entre les consommateurs et les producteurs et, plus généralement, entre les parties prenantes des PILS. Elles sont l'occasion de développer des formes de tourisme solidaire entre les deux territoires. A COMPLETER

New experimentations to be developed/ Nouvelles expérimentations à réaliser

L'expérimentation à conduire serait la mise en place de jumelages entre territoires de coresponsablité, notamment entre ceux du Maroc et de la Tunisie et ceux d'Europe, par exemple de la Wallonie où les Territoires de Coresponsabilité sont nombreux dans le cadre des Plans d'Action pour la Cohésion Sociale et où il y a beaucoup d'émigrés d'origine magrhébine. Les PILS pourraient alors porter sur quelques exemples concrets de produits de ces régions : plantes médicinales, olive et huile d’olive, huiile d’argan, cactus et leurs dérivés, etc.

Supports for exchanges/transfers/ Appuis aux échanges et transferts

Le soutien aux acteurs pourrait comprendre des visites auprès de groupes en PILS depuis plusieurs années, ainsi que la mise à disposition d’un kit de construction d’un PILS.

Les émigrés comme ambassadeurs

Comment construire un PILS en 9 étapes.

  1. Dans le souci de diversifier l’offre de produits disponibles en vente directe contractualisée tout en conservant l’éthique à l’origine de leur initiative, des groupes en partenariat local et solidaire (PLS) décident d’établir un partenariat avec un producteur non-local. Les producteurs partenaires, s’ils ne sont pas eux-mêmes à l’origine de cette démarche, doivent y être associés.
  2. Un groupe de travail s’établit, réunissant 5-15 personnes issues des différents PLS existants et comprenant des producteurs. Dans un premier temps, ce groupe recense l’intérêt des familles adhérentes de leurs groupes pour différents types de produits non-disponibles localement (café, agrumes, vins…).
  3. Des producteurs en capacité de fournir ces produits en quantités suffisantes sont identifiés. Il arrive souvent que le lien soit établi à l’initiative de producteurs locaux de PLS existants, et qui peuvent ainsi se porter garants du respect des principes éthiques et en termes de pratiques agricoles : agriculture biologique, conditions sociales satisfaisantes, démarche respectueuse de l’environnement et de la région de production.
  4. Etablir une relation forte avec les producteurs. Comme dans tout engagement en vente directe de longue durée, une ou plusieurs visites sont nécessaires pour s’assurer que le paysan bénéficiera vraiment du partenariat et qu’il pourra en remplir les conditions. De plus, les consommateurs doivent commencer à commander des produits aussi vite que possible : c’est là l’activité fondamentale, l’infrastructure, des PILS. Tout le reste procède de ces commandes groupées. Certains groupes commencent les achats avant même les réunions publiques afin de pouvoir y présenter certains produits.
  5. Une campagne d’information peut s’avérer cruciale pour l’avenir du partenariat. Plutôt que d’information stricto sensu, il s’agit à vrai dire de recruter un nombre consommateurs suffisamment important, en soulignant également, avec témoignage de producteurs et consommateurs expérimentés à l’appui, les difficultés qui peuvent survenir et les moyens d’y faire face. Il faut noter que dans les exemples français, les AMAP constituant déjà un maillage suffisamment dense de groupes motivés, expérimentés et nombreux, cette étape n’apparaît pas systématiquement nécessaire. Les groupes en formation s’appuient souvent sur les initiatives pré-existantes et leur rendent visite si cela est possible.
  6. Le groupe sélectionne ses référents, qui seront responsables du maintien d’une relation étroite, fondée sur la confiance, avec chaque producteur. Dans l’idéal, le mandat de chaque référent est automatiquement limité (à 1 an par exemple), de façon à ce que les référents les plus anciens soient facilement remplacés. Mais certains partenariats considèrent au contraire que le maintien de la même personne référente participe de l’approfondissement de la relation entre le producteur et le groupe.
  7. Un Noyau (Core Groupe) est établi : les consommateurs décident d’un modèle de fonctionnement adapté aux besoins du groupe. Au sein de ce noyau, on retrouve les différentes responsabilités existant dans les Partenariats locaux telles que : les responsables de distribution, le trésorier ou encore le groupe de communication chargé des mises à jour concernant la situation sur les sites de production.
  8. Un contrat, moral ou écrit, est ensuite élaboré entre le producteur et le groupe, comme dans les GAS italiens, ou chaque consommateur séparément comme dans une AMAP française. Les aspects pratiques présentés dans le contrat sont la durée de la saison, les jours et horaires de livraison, le prix du panier –souvent laissé à la décision du producteur-, et l’organisation pratique.
  9. Tout au cours de la saison, voici les aspects-clefs du PILS modèle : une bonne liste de diffusion, avec modération et animation bénévole, un « comité d’accueil » pour les nouveaux membres, des événements festifs réguliers, des visites chez les producteurs (au moins une fois par an), beaucoup de spontanéité. Pour bien fonctionner, un PILS nécessite l’engagement d’un noyau large de personnes participant à des activités annexes. Afin d’assurer un niveau d’engagement satisfaisant, chaque groupe doit demeurer relativement modeste (moins de 100 familles).

Comment développer le tourisme solidaire


Dernière modification de la page : Mercredi 05 février 2014 16:25:51 UTC
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