Application de la méthode SPIRAL selon un modèle de référence
A partir des exemples du Cap Vert et du Portugal on peut construire un modèle idéal de référence comme suit :
1. Une association des habitants d’une communauté ou d’un quartier est créée dans un esprit de coresponsabilité entre tous les habitants pour le bien-être de tous.
2. Face au problème de chômage qui est source de souffrance et de pauvreté, elle constitue un petit fonds de solidarité (à partir de leurs propres moyens ou d’une aide extérieure).
3. De commun accord par un débat interne l’association identifie, par ordre de priorité, les personnes qui ont le plus besoin de retrouver un emploi (une ou quelques personnes).
4. L’association propose à cette ou ces personnes de reprendre une activité qu’elle sait faire et a déjà pratiqué dans le passé et l’association achète avec le fonds les moyens dont elles ont besoin pour reprendre cette activité (par exemple une barque et des filets s’il s’agit de pêcheurs, un atelier pour un cordonnier, des instruments de cuisine pour une pâtissière, etc.). Précisons ici que ces moyens et équipements restent la propriété de l’association, de façon à ce que si ces personnes quittent l’activité les moyens restent disponibles pour d’autres.
5. Dans un esprit de coresponsabilité tous les habitants aident cette ou ces personnes à réussir dans leur reprise d’activité, notamment en achetant leurs produits ou services quand cela est possible, à un prix juste.
6. Quand cela n’est pas possible localement cela peut se faire avec un accord avec un groupe de consommateurs extérieurs ou un acteur collectif (mairie, cantine scolaire, ONG, etc.) qui s’inscrit également dans un esprit de
7. De même un accompagnement et appui technique en termes de gestion est assuré par l’association, soit en s’appuyant sur quelqu’un qui est capable de l’assurer en interne, soit en faisant appel à quelqu’un d’extérieur.
8. Les personnes qui ont bénéficié de ce système reversent une partie de leur revenu à l’association pour réalimenter le fonds de solidarité et permettre la création d’emplois pour d’autres qui ont besoin (précisons ici qu’il ne s’agit pas d’un remboursement comme dans un crédit, mais d’une forme de solidarité réciproque).
9. Elles ne sont pas les seules à le faire mais tous les habitants participent à la réalimentation du fonds en fonction de leurs moyens (les plus riches participant plus que les pauvres). Ceci se fait dans un esprit de coresponsabilité.
Tous ces points sont des facteurs de succès importants. Par exemple au Cap Vert le point 7 n’existe pas vraiment et cela conduit à beaucoup d’échecs par insuffisances dans la bonne gestion. A Caxias au Portugal le point 1 n’existe pas vraiment et cela limite les possibilités de développement. Dans les deux cas le point 9 n’existe pas vraiment et cela peut créer un certain maintien des bénéficiaires dans la dépendance et la différentiation sociale, si eux seuls sont responsables de la reproduction du fonds. Mais même sans ces points les deux exemples existants (Cap Vert et Caxias) parviennent à remporter un grand succès. Par exemple l’association à Caxias en est, après 2 ans de réalisation à plus de 35 emplois créés avec un fonds de solidarité de 20000 euros.