Introduction
L'espace a une importance fondamentale pour le bien-être de tous. Chaque jour, chaque individu est en interaction avec cet espace, et se pose alors les problèmes les plus classiques de chacun : problème de stationnement, espaces non accueillant, sensation d'être dans un quartier marginalisé, etc. Promouvoir une démarche de coresponsabilité permettrait alors aux citoyens de concevoir eux-mêmes ce qui pourrait améliorer leur quotidien, et par conséquent leur bien-être.
Historique du sous-réseau
Suite à la création du réseau TOGETHER en novembre 2013, le sous-réseau thématique sur la gestion de l'espace public a vu le jour durant le premier semestre 2014 en s'appuyant sur les acquis du projet Responding Together. Grâce à ce projet, une première réunion a pu être réalisée le 19 février 2014 à Strasbourg (FR), pour permettre de croiser les expériences les plus innovatrices et complémentaires sur le sujet et de rédiger en commun les cadres de référence présentées sur cette page. Le compte-rendu de cette réunion est consultable sur la page suivante.
Cependant, faute de moyens, il n'a pas été possible de donner une continuité à ce processus après la fin du projet Responding Together. La mise en place du projet CO-ACTE est donc l'occasion de redynamiser l'ensemble des sous-réseaux (définis ici).
Activités et perspectives
La prochaine réunion du sous-réseau aura lieu 25&26 juin 2016 à Viana do Castelo (PT). Elle prévoit la rencontre de différents acteurs autour de cette thématique, avec pour objectif de compléter les propositions de politiques publiques développées dans le cadre du projet Co-Acte. Le personne référante pour ce sous-réseau dans le cadre du projet Co-Acte est Patrice Wesheimer. Pour plus d'informations sur ce projet et sur les réunions des sous-réseaux thématiques, rendez-vous ici et là !
Les diverses expériences qui ont été menées jusqu’à présent ont permis de déterminer cinq chemins de travail qui se présentent tout au long du recyclage des produits : la réduction du volume des déchets, le respect de l’ordre de priorité du traitement des déchets, la communication, la création d’emploi, mais aussi l’éducation.
Résultats
Cadre de référence commun
S'intéresser à l'espace public est important puisque celui-ci peut-être définis comme appartenant à tous, et sa gestion est basée sur les principes suivants :
- Liberté d’utilisation
- Égalité de l’utilisation
- Gratuité
- Exercice d’une liberté publique, mais aussi lieu des possibles mouvements sociaux, lieu où peut s'exercer toutes les autres droits de l'homme
- Appropriation individuelle et collective
Ainsi, on constate qu'au vu de l'importance de ces notions, l'individu doit pouvoir avoir son mot à dire. A l’heure actuelle, la non-valorisation de nombreux territoires et espaces publiques entraine une exclusion croissante de certaines populations en situation de vulnérabilité, tels que les personnes âgées, les enfants ou les personnes souffrant d’un handicap.
L’idée principale de la coresponsabilité est que tout le monde agisse ensemble pour élaborer des projets qui puissent assurer le bien-être de tous, tout en ayant le moins d’impact environnemental possible. Ainsi, il s’agit de projets portés par différents acteurs de la société : des citoyens (pouvant être réunis dans une association d’habitants d’un quartier ou d’une commune) et des acteurs publics et privés (telles que des entreprises, des ONG ou une mairie). Ceux-ci se réunissent et prennent l’initiative de créer un groupe de travail sur la gestion de l’espace publique et du territoire et apporter des solutions aux problèmes liés à cette thématique au sein de leurs territoires.
Dans ce contexte d’exclusion et de non-valorisation du territoire, un modèle de référence a été développé afin de permettre une meilleure gestion de l’espace par la coresponsabilité, et que vous pouvez retrouver en suivant ce lien. Ce modèle de référence se base sur un raisonnement logique présentant la coresponsabilité comme offrant les réponses les plus adaptées aux défis actuels posés par la thématique de la gestion de l’espace.
On pourrait penser que l'urbain est le lieu où l'expression citoyenne est la plus utilisée puisque la loi organise des concertations et des réunions publiques pour de nombreux projets urbains. Cependant, la coresponsabilité requiert plus qu'une simple concertation, qui est souvent peu suivie, où les habitants participent peu et où la responsabilité citoyenne n'est que très peu mise en œuvre.
La démarche de coresponsabilité pour la gestion de l'espace vers une co-construction de celui-ci requiert ce que l'on appelle les « savoirs citoyens », définit par Héloïse Nez comme « l’ensemble des connaissances, des expériences et des techniques, c’est‑à‑dire non seulement les ressources cognitives (savoirs au sens strict) mais aussi les habiletés pratiques (savoir‑faire), que peut mobiliser un acteur qui ne dispose ni d’un statut d’élu, ni d’un statut de professionnel lorsqu’il intervient dans les dispositifs participatifs. Nous distinguons ainsi les savoirs citoyens des savoirs institutionnels, portés par les élus (dont la légitimité est fondée sur le suffrage universel) ou les professionnels (considérés comme des experts, c’est‑à‑dire des individus dotés d’un savoir spécifique et occupant une position reconnue de spécialiste) ». En effet, les habitants ont des compétences pour s'exprimer en terme d'aménagement. Parfois, il s'agit de recommandations qui peuvent paraître simples et peuvent alors en quelques sorte décevoir les élus qui mettent en place des démarches collaboratives. Pour autant, même de cette manière, il est important que l'expression des citoyens soient écouté : « on peut lire dans les remarques pragmatiques et modestes des participants des propositions alternatives ou complémentaires aux façons habituelles de concevoir les espaces publics. Ils nous invitent finalement à plus de délicatesse dans nos interventions sur l’espace public : une plus grande attention à l’existant, une meilleure prise en compte des usages ».
L’idée principale de la coresponsabilité est que tout le monde agisse ensemble pour élaborer des projets qui puissent assurer le bien-être de tous, tout en ayant le moins d’impact environnemental possible. Ainsi, il s’agit de projets portés par différents acteurs de la société, dont les citoyens habitants doivent avoir une place.
Les nombreuses initiatives citoyennes vont dans cette direction. Tout d'abord, de nombreuses initiatives essayent de faire collaborer les habitants à la construction de leur environnement, enfin, cette collaboration va dans le sens d'une flexibilité des usages, pour une meilleure adaptation au contexte et une évolution des espaces publics. Trois actions-types peuvent ainsi être dégagées concernant la gestion de l'espace : améliorer les espaces existants sur la durée : la prise en compte des aspirations citoyennes repenser les espaces à enjeux sur une durée courte réutiliser/ réapproprier les espaces abandonnés
1. Améliorer au quotidien les espaces existants
Penser l'espace avec les citoyens doit être une priorité car cela permet de prendre en compte les aspirations habitantes vers leur bien-être. Cette participation se fait sur la durée.
Si de nombreuses lois exigent une concertation citoyenne, de nombreuses démarches existent pour penser l'espace de manière coresponsable. En effet, prendre en compte les aspirations des habitants sur leur environnement ne se fait pas une seule fois, comme pour les démarches de concertation, mais est un processus long, qui doit être ouvert. La complexité et les contradictions que chaque citoyen a en lui ne peut être compris qu'en offrant la possibilité aux citoyens de s'exprimer sur le temps long.
Penser l'espace avec les citoyens se fait donc déjà de diverses manière. Cela peut se faire via les diagnostics en marchant. De cette manière, les citoyens sont impliqués de manière forte dans le diagnostic des besoins existants sur leur territoire, mais sont également sensibilisés à respecter et à valoriser leur quartier.
D'autres démarches existent pour amener la co-constuction de la ville entre habitants et acteurs publics et penser ainsi l'espace de manière partagée. De nombreuses initiatives ont souvent pour objet les espaces problématiques aux yeux des citoyens. C'est pour cela que la cartographie participative commence à être utilisée dans certaines villes. Les habitants peuvent prendre en photographie des lieux qu'ils aiment, qu'ils trouvent problématiques et peuvent être amélioré ou qu'ils détestent. Une fois photographiée, il suffit de mettre cette photographie ainsi qu'un commentaire sur le site internet de cartographie participative. Tout les citoyens peuvent voir ce qui a été mis sur le site, et peuvent le commenter de nouveau. Ainsi, cela permet aux acteurs publics d'avoir une meilleure connaissance des aspirations habitantes concernant la ville. Il s'agit donc d'une démarche de gestion partagée de l'espace. Pour connaître un exemple de cartographie participative, suivre ((http://carticipe.net/|ce lien))
Enfin, il peut exister des structures associatives qui concernent particulièrement l'espace et qui vise la co-construction de la ville entre habitants et acteurs publics. Ces structures associatives ont pour rôle d'intéresser les habitants à leur environnement, mais aussi de proposer des solutions dites « alternatives » aux problèmes classiques à l'espace. Pour plus d'informations, suivre ((https://wikispiral.org/tiki-index.php?page=structures+associatives+urbaines|ce lien))
2. Repenser l'espace via l'organisation d'évènements relatifs à l'espace
La mobilisation des citoyens peut se faire de manière ponctuelle. Il existe une toute nouvelle initiative (avril 2015) créée : City Remix. L'initiative se décrit comme « une nouvelle manière de travailler et de fabriquer la ville, de manière collaborative. Il ne s’agit pas de passer une commande à des prestataires ou d’organiser une concertation classique avec les habitants ou riverains d’un projet, mais de travailler avec eux pour remixer la ville ensemble ». En effet, les habitants s'inscrivent pour participer et refont un lieu emblématique et potentiellement problématique de leur ville avec des matériaux du quotidien, et ils sont aidés par des professionnels. La première expérience a eu lieu à Lyon, à la gare Saint-Paul.
3. Mettre en valeur les espaces abandonnés / délaissés
Dans un contexte de désindustrialisation, il existe de nombreuses friches urbaines en Europe, suite à l'abandon de l'activité économique et à la non reprise du bâtiment en question. Depuis quelques temps, les friches urbaines sont réinvestit, notamment par des associations à but non lucratif, dans un but de développement de la culture ou d'autres projets. Ces lieux sont alors important pour la société, puisqu'il s'agit de lieu de rencontre et de liens sociaux entre habitants, et ainsi, des lieux qui vont vers le bien-être de la société. Il s'agit là encore du chemin de la coresponsabilité qui mène au bien-être de tous, puisque les associations sont souvent des associations d'habitants du quartier, qui revalorise alors ce dernier.
Mais les friches urbaines peuvent aussi être déléguées temporairement aux associations car les municipalités n'ont pas les moyens de mettre en œuvre eux-mêmes des programmes de réhabilitation urbaine. C'est notamment le cas à Barcelone, où les associations et autres collectifs entretiennent les friches urbaines grâce à des subventions, de manière temporaire, jusqu'à ce que la municipalité en trouve une véritable utilité. On est là encore dans une démarche de coresponsabilité entre acteurs publics et citoyens dans le cadre de l'aménagement urbain.
Pour des exemples d'aménagement de friches urbaines, suivre ((https://wikispiral.org/tiki-index.php?page=Friches+urbaines|ce lien)) Pour des impacts ex ante, suivre : ((https://wikispiral.org/tiki-index.php?page=impact+friches+urbaines|ce lien))
Par ailleurs, cette capacité progressive prend d’autres formes lorsqu’elle concerne des espaces en friches, non qualifiés et non valorisés. En effet, ces zones en friche qui, lorsqu’elles ne sont pas qualifiées, se transforment souvent en espaces sans identité, forment aussi une véritable richesse à exploiter pour mener des projets divers (re-végétalisation de la ville et corridors verts mais aussi espaces éphémères artistiques, etc).
4. Formation et sensibilisation
Comme à chaque fois lorsqu’un bouleversement des habitudes est prévu, un travail de sensibilisation et de formation aux principes de la coresponsabilité comme voie vers le bien-être de tous est nécessaire. Dans le cadre de la gestion de l’espace, la coresponsabilité préconise de fournir aux citoyens une formation pour pérenniser leur environnement de vie tout en les réadaptant toujours à leurs besoins et à leurs désirs, en constante évolution. Il est également important de former les fonctionnaires aux diverses pratiques à l’œuvre en termes de gestion de l’espace par la coresponsabilité (par exemple en se référant systématiquement aux sites de référence en ce qui concerne les suggestions de rénovation par les citoyens).