Le projet « Ensemble apprenons à faire les bons choix » vise à formaliser, à partir des échanges entre participants au projet, un certain nombre d’enseignements qui puissent servir à d’autres et faciliter un effet boule de neige. Cette page, continuellement mise à jour, notamment lors des ateliers d’échanges, présente ces enseignements de manière synthétique, renvoyant à d’autres pages de ce site WEB ou d’autres sites pour plus d’informations.
- Enseignements concernant la définition des critères de bien-être et de mal-être
- Enseignements concernant les calculs des émissions de eCO2
- Enseignements concernant la réflexion sur e choix des actions et décisions prises
- Axe 1 : Développer des activités sociales et conviviales
- Axe 2 : Viser une plus grande autonomie locale sur l’accès aux droits fondamentaux pour tous
- Axe 3 : Réduire au minimum le recours les besoins d’acquisition de produits industriels
- Axe 4 : Développer l’agroécologie pour une alimentation saine et respectueuse de la nature
- Axe transversal : l’emploi
- Enseignements concernant l’interpellation d’autres acteurs
- Enseignements concernant la gestion de l’épargne et la solidarité
- Pour un nouveau contrat social à toutes les échelles
Enseignements concernant la définition des critères de bien-être et de mal-être
La méthode SPIRAL, mise au point et appliquée depuis une quinzaine d’année s’appuie sur un certain nombre de principes permettant d’identifier aisément et de manière sûre les critères de bien-être et de mal-être au niveau d’un groupe de citoyens quel qu’il soit.
Son application à plus de 10000 citoyens d’une vingtaine de pays européens et africains a permis d’identifier 9 dimensions du bien-être comprenant chacune de 5 à 10 composantes (68 au total). Deux de ces dimensions concernent le bien-être matériel et sept le bien-être immatériel, notamment sur le plan des relations sociales et sur le plan plus personnel. Voir la grille des critères de bien-être disponible sur notre site.
Enseignements concernant les calculs des émissions de eCO2
Nous utilisons le mode de calcul du site de l'ADEME. Voir le Guide pour les citoyens pour plus de détails.
- La répartition de l'impact CO2 d'une voiture devrait se faire de manière égale sur toute la durée de sa vie et non en fonction de l’amortissement économique qui est calculé de manière régressive, faisant ainsi porter 40% de l'impact la première année et, à l 'inverse, zéro impact à partir de 10 ans. Sinon on arrive la conclusion qu'il y a moins d'impact CO2 avec une voiture fortement consommatrice d'énergie fossile qui a plus de 10 ans qu'avec une voiture électrique neuve!
- Les calculs de l'ADEME ne prennent pas en compte les différences entre les aliments produits localement et ceux venant de loin avec des emballages, ni la différence entre produits de saison et hors saison.
- N'est pas pris en compte le mode d'élevage des animaux (ceux qui mangent du soja importé ou élevés ou ceux qui sont élevés en mode de pâturage)
- Comment prendre en compte l'âge des bâtiments? Pour pouvoir calculer l'amortissement des émissions de gaz à effet de serre, lors de leur construction.
Enseignements concernant la réflexion sur e choix des actions et décisions prises
Les choix qui sont faits pour assurer son bien-être au présent sans peser sur celui des générations futures sont le plus souvent d’abord individuels ou au niveau d’un foyer, comme par exemple se déplacer en vélo chaque fois que possible, changer son système de chauffage, acheter local, etc.
Cependant pour aller plus loin il est souvent nécessaire de passer à des choix collectifs, notamment entre voisins habitant un même immeuble ou quartier ou un même village.
Voici quelques axes de réflexions dans ce sens et les premier enseignements que l’on peut en tirer :
Axe 1 : Développer des activités sociales et conviviales
Les activités de culture et loisirs, de convivialité, ainsi que toutes les activités de débats, concertation et codécisions sont génératrices d’un meilleur être social sans avoir aucun impact en termes d’émission d’eCO2
Axe 2 : Viser une plus grande autonomie locale sur l’accès aux droits fondamentaux pour tous
Développer l’autonomie locale, notamment pour l’accès à l’eau potable, aux énergies renouvelables, le logement, l’alimentation et la santé permet de réduire au minimum l’impact environnementaux de ces besoins fondamentaux, tout en favorisant les formes de solidarité pour garantir le droit d’accès à tous.
Axe 3 : Réduire au minimum le recours les besoins d’acquisition de produits industriels
La société de consommation pousse à une recours démesuré à des produits industriels jetables, fortement émetteurs d’eCO2 et générateurs de pollution. Or il existe de nombreuses voies individuelles et collectives pour les réduire, notamment
- la mutualisation des biens non utilisés et équipements
- les ateliers de réparation et de recyclage local
- la réutilisation des emballages et leur normalisation
- une plus grande efficience (énergétique et pas seulement)
- la promotion de contrats de coresponsabilité avec les fournisseurs sur la durabilité des produits et leur facilité de réparation et de recyclage (économie de fonctionnalité et de coopération).
Axe 4 : Développer l’agroécologie pour une alimentation saine et respectueuse de la nature
Les 60 dernières années ont été marquées par une réduction drastique du nombre de paysans par l’industrialisation de l’agriculture afin d’assurer de la main d’oeuvre pour l’industrie et les services. Ceci n’a plus de sens aujourd’hui et un rééquilibrage est nécessaire pour une agroécologie locale et demandant nécessairement plus de main d’oeuvre. Le retour partiel ou total à la terre est aussi un facteur d’équilibre personnel et social.
Axe transversal : l’emploi
Tous les axes sont générateurs d’emplois locaux pouvant relayer les pertes d’emplois dans l’industrie et les services globalisés. Plusieurs solutions peuvent le faciliter. Par exemple :
- création d’une monnaie locale en temps de travail : une somme est allouée au départ à tous les habitants qui peuvent alors faire appel à des services des autres, permettant à chacun de se spécialiser dans une activité économique utile aux autres.
- Ceci peut être facilité par des contrats de coresponsabilité, à l’exemple des AMAP/CSA.
Enseignements concernant l’interpellation d’autres acteurs
Outre les entreprises fournissant des produits industriels, des partenariats sont à construire avec les pouvoirs locaux et des changements dans les politiques publiques sont nécessaires (voir notamment les conclusions des assises du climat)
Enseignements concernant la gestion de l’épargne et la solidarité
La réduction des besoins de consommation est génératrice d’épargne. Comment l’utiliser au mieux ?
Investissements collectifs locaux
Exemples : construction d’éoliennes, panneaux solaires, … Inciter les municipalités à des investissements collectifs ouverts à l’épargne des citoyens
Solidarité à l’échelle internationale
Beaucoup de territoires dans les pays du sud n’ont pas besoin de réduire leurs émissions d’ecCO2 car leur niveau de consommation est déjà très faible. En revanche ils ont besoin de soutiens pour les infrastructures de base comme l’accès à l’eau potable, la santé, etc.
Pour un nouveau contrat social à toutes les échelles
En conclusion c’est un nouveau contrat social de coresponsabilité pour le bien-être de tous et de la planète qui doit se mettre en place à tous les niveaux : entre producteurs et utilisateurs, entre citoyens et pouvoirs locaux et aux différents niveaux territoriaux jusqu’au niveau global.